LES DUDEK: Delta Breeze (2013)

Musicians :
Joe Skinner :« Frattoir » -sic!- (= Frottoir : Planche à Laver, Washboard)
Gary Ferguson : Batterie
Dan Walters : Basse
Les Dudek : Guitare, Harmonica, Chant

Titles :
01. Chaos
02. Delta Breeze
03. High On The Water
04. Wide Open In The Wind
05. I Told You That
06. Time Will Tell
07. One White Lie
08. Take My Money
09. Trouble With The Law
10. Take
11. These Are The Good Old Days

Avec ce bien bel album, Les Dudek signe un retour en force.Ne vous arrêtez surtout pas au très bon instrumental funky, dynamique et dansant, qui ouvre cet album (« Chaos »), car la suite mérite le détour, à commencer par le morceau qui suit, chanté et lui aussi empeint de funk, mais dont l'étourdissant tourbillon de guitare met tout de suite les choses au point : cette brise du delta a quand même des relents de tornade à tout emporter sur son passage. Au fil des morceaux, on découvre de multiples influences à chaque fois bien maîtrisées à travers des climats forts plaisants. Ainsi, et c'est bien normal, retrouve-t-on des ambiances allmaniennes sur plusieurs morceaux où Les se montre particulièrement brillant bottleneck au doigt : «  High On The Water », «  Wide Open In The Wind », hymne à la moto orné d'un formidable solo, ou l'intro à la tierce de «  One White Lie » peuvent rappeler quelques extraits des oeuvres de l'ABB, mais pas seulement. Par exemple, on peut hésiter sur l'intro de «  One White Lie » entre ABB et Outlaws, mais finalement plus le morceau avance, plus on se dit que ce titre un peu FM serait parfait pour Wishbone Ash. On retrouve encore le parfum des Outlaws dans le titre final « These Are The Good Old Days » qui repose sur un tapis rythmé de guitares acoustiques, alors que le très « hard FM » « Take » lorgne plutôt vers 38 Special et que le formidable « Trouble With The Law » va ravir les adeptes du boogie texan qui tue, quelque part entre J. Winter, Stevie Ray, ZZ Top et Point Blank, un régal d'ouragan pour lequel il serait dommage de ne pas souligner l'excellence du dialogue avec un remarquable harmonica. Juste à côté (logique!) on se retrouve en Louisiane avec le très chaloupé « Take My Money » dont la slide et le frottoir nous emportent dans le pays cajun, alors que si on pousse un peu à l'ouest, on tombe sur les choeurs très californiens d'un « Time Will Tell » lui aussi paré d'un excellent solo de guitare. Bref, vous l'aurez compris, cet album parcourt avec bonheur les routes du sud et réjouit les esgourdes des amateurs heureux de retrouver notre bonhomme en pleine forme après une trop longue éclipse. Beau boulot M. Les Dudek !
Y. Philippot-Degand